Deux décisions populaires importantes pour le secteur de la santé de demain – grâce à l’engagement des hôpitaux et des cliniques
En 2024, la population s’est exprimée sur deux objets décisifs pour l’avenir du secteur hospitalier et de la santé en général. Les résultats des deux scrutins sont allés dans les sens des hôpitaux et des cliniques, qui n’ont pas ménagé leurs efforts durant la campagne.
La population veut des soins garantis, pas un frein aux coûts strict
Soumise en juin, l’initiative Frein aux coûts du Centre prévoyait un couplage strict des dépenses de la santé et de l’évolution de l’économie: un mécanisme trop simple dont les effets seraient potentiellement graves sur les soins médicaux à la population. Pour les hôpitaux et les cliniques, ce qui était présenté comme un frein aux coûts aurait surtout généré davantage de paperasse. Cela aurait encore chargé un personnel déjà très sollicité et dont les effectifs sont comptés.
Le non sans appel à cette initiative est un signe clair: la population veut pouvoir continuer de compter sur un secteur de la santé performant, qui se caractérise par sa qualité et la disponibilité de son offre et non pas par son prix. On ne saurait en conclure que les coûts ne jouent aucun rôle. Au contraire, il faut clairement éradiquer les inefficiences. Mais il est un peu court de débattre de notre excellent secteur de la santé uniquement sous l’angle de la hausse des primes d’assurance-maladie, comme cela a malheureusement été le cas récemment.
Un oui historique au financement uniforme
Une véritable épopée politique a trouvé une fin réjouissante en novembre: environ vingt ans après avoir été empoigné pour la première fois par le Parlement sous forme d’interventions, le financement uniforme dans le secteur de la santé a été adopté. L’importance matérielle mise à part, l’approbation de la population est d’une large portée symbolique: historiquement, les grandes réformes de la santé en Suisse ont eu du mal à passer la rampe. Un rejet du financement uniforme l’aurait une nouvelle fois confirmé et étouffé toute volonté de réforme. Au terme d’une campagne difficile, voire parfois haineuse, le vote populaire a montré que les réformes restent possibles si elles sont largement soutenues.
À lui seul, ce changement ne pourra pas résoudre les problèmes et lever les incitations inopportunes dans le domaine de la santé. En lui-même, il ne remédiera pas au sous-financement des hôpitaux et des cliniques. Le financement uniforme constitue néanmoins une base importante pour franchir de nouvelles étapes en faveur de soins de qualité, d’un financement équitable et d’une croissance modérée des coûts.
Le grand écart persiste
Ces prochaines années, nous devrons affronter d’autres questions de politique de la santé. Les fournisseurs de prestations doivent toujours faire le grand écart entre les meilleurs soins possibles et des coûts supportables. Nous, les hôpitaux et les cliniques devons être une force de proposition pour des solutions durables et acceptables. Nous sommes bien décidés à le faire avec notre nouvelle stratégie.